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Réformons les retraites, avec nos amis les robots!

Je dois expliquer ma position sur le sujet de la réforme des #Retraites de Président #Macron car on me demande souvent pourquoi « je suis contre » au pretexte que « je ne devrais pas me sentir concerné, étant privilégié ».

En ma qualité de (petit) acteur économique et de (petit) syndicaliste patronal #MEDEF, je critique ouvertement la réforme #Macron #Borne car je la trouve ridiculeusement simpliste, naïve, pauvre, dénuée d’intelligence, bâclée, non concertée, vite expédiée, pas du tout à la hauteur des enjeux.

Clairement ce projet est tiré d’un travail de branquignoles « petits faiseux ».

Les raisons de mon engagement contre cette réforme là sont multiples, déjà parce que je considère que mes ancêtres ont beaucoup œuvré pour des acquis sociaux qui inspirent partout sur la planète, parce que « tout est politique » et que « la politique est au centre de tout », parce que j’ai beaucoup d’empathie pour mes semblables qui vivent dans la même communauté que moi, parce que je sais ce qu’apporte une communauté apaisée et parce que je me considère comme un « patron social », la vie des salariés et des retraités en général m’importe beaucoup, une communauté de gens qui ont une vie stable, apaisée, libérée des tensions financières quotidiennes, équilibrée n’a pas de prix, et finalement tout le monde en profite (bien-être au quotidien, prospérité, sécurité).

Réformer le système de retraite, je suis bien sûr d’accord et je l’appelle de mes vœux, il faut effectivement vite « repenser l’algorithme » car de nos jours les fonds destinés au paiement des retraites, générés par les travailleurs actifs, ne vont probablement pas suffire à couvrir les besoins pour des retraités qui sont toujours plus nombreux à vivre toujours plus longtemps. N’importe qui peut comprendre ça.Je vois les dirigeants politiques qui se succèdent, je vois leur incompétence, je vois leurs échecs qui s’accumulent et surtout les conséquences de ces échecs.Une bonne réforme des retraites doit prendre en compte deux choses à mes yeux, d’une part « la pénibilité au travail humain » et d’autre part « la productivité technologique ».

J’estime en effet qu’il est absolument essentiel de mesurer la pénibilité au travail (et du travail), de la quantifier, de la catégoriser, de la mesurer et de la considérer. Qui peut penser qu’un homme qui travaille au fond d’un trou depuis l’âge de 16 ans puisse partir à la retraite dans le même état et quasiment au même âge qu’une femme qui a été secrétaire depuis ses 23 ans?

Surtout, ma casquette de technologue me fait dire que les technologies d’industrialisation mécanisée et automatisée, l’automatisation industrielle, l’automatisation logicielle, la robotique industrielle, la robotique logicielle, et surtout l’intelligence artificielle d’une manière générale détruisent et remplacent indiscutablement des emplois en très grand nombre, et donc réduisent considérablement les revenus des caisses de retraite, il me paraît évident qu’il faut maintenant considérer que tous les systèmes de production automatisés doivent « contribuer » d’une manière ou d’une autre au paiement d’un revenu aux humains dans leur ensemble.

Une communauté dans laquelle « le travail » est très automatisé (par des machines ou des logiciels) doit pouvoir en vivre de façon générale, donc oui Monsieur Elon #Musk (qui vient, honte à lui, de se prononcer en faveur de la réforme française) il faut que « les robots paient », non pas seulement les actionnaires des entreprises qui font des profits à partir de l’automatisation, mais surtout les humains de toute la communauté globalement doivent pouvoir en profiter.

Je sais parfaitement de quoi je parle, je conçois à mon humble niveau des machines automatiques et de la robotique logicielle, clairement ces systèmes remplacent des travailleurs et des opérateurs humains, clairement avec beaucoup moins de gens on peut produire beaucoup plus de richesses. Le discours qui consiste à dire « les nouveaux métiers tirés des nouvelles technologies ouvrent de nouvelles perspectives d’emplois » est un discours très hypocrite, car la réalité c’est que les systèmes de traitement automatisés détruisent des emplois humains dans une proportion nettement supérieure aux emplois nouveaux créés dans les nouvelles branches « digitales » et installent un écosystème pyramidal où les quelques personnes qui contrôlent les technologies tout en haut, profitent de toutes les richesses quand tout en bas de plus en plus de pauvres s’apauvrissent.

D’autant que nous savons tous qu’à partir de 50 ans il est vraiment très difficile de trouver du #travail (surtout en #France) et donc si on prolonge l’âge de départ à la retraite à 64, 67 ou 68 ans dans les faits, d’innombrables personnes vont se trouver en situation très compliquée sur les 10 ou 15 dernières années avant leur retraite officielle, c’est inacceptable et honteux.

Une bonne réforme des retraites pour l’avenir de notre #civilisation moderne et technologique « à la française » c’est donc une réforme qui prendra en compte d’une part la #pénibilité au travail et d’autre part la #productivité automatisée.

L’expression libre du plus Français de tous les esclaves nègres.

Dieudonné ne laisse personne indifférent, il est à mes yeux l’artiste humoriste dramatique subversif le plus intelligent de ces 40 dernières années.

Je vous propose d’écouter ce qui est probablement l’un de ses meilleurs textes, vous aurez ensuite toujours le temps de vous faire votre propre idée.

Est-ce que nous sortirons un jour de la crise sanitaire globale?

C’est une question que tout le monde se pose. L’angoisse de persister dans une spirale infernale, qui alterne confinements et déconfinements, est bien réelle.

Alors? Sortirons-nous de la crise sanitaire globale qui débute en mars 2020 et de son emprise liberticide sur nos vies?

La réponse est assez simple, oui nous sortirons de la crise sanitaire déclenchée par ce que j’appelle « l’opération Covid-19 », mais certainement pas pour retrouver la vie d’avant.

Oui, nous sortirons à un moment de ce cauchemar.

Non, il est fantaisiste de croire que nous pourrions revivre la vie d’avant, tout indique au contraire que la vie d’après s’annonce être un nouveau cauchemar.

Nous aurons à nous confronter aux réalités sociales et économiques, il est improbable que nous puissions surmonter la suite sans d’autres drames époustouflants.

Au final, rester confiné en état stable pourrait s’avérer plus sûr et sain que de vivre déconfiné de manière très instable. Ceux qui nous dirigent et qui sont à l’origine de toute cette histoire seront ainsi parvenus à leurs fins, quelle que soit l’issue.

Qui fera le lien entre les Gilets Jaunes et l’opération Covid-19?

J’ai été l’un des premiers lanceurs d’alertes sur les réseaux sociaux à m’intéresser publiquement au virus SARSCoV2.

J’ai évoqué une première fois ce dossier durant la soirée du 31 décembre 2019 en demandant aux spécialistes (et aux journalistes) de s’intéresser à cette curiosité troublante qui nous venait de Wuhan, en langues française et anglaise, sur Twitter.

J’ai ensuite été, très rapidement, en février 2020, l’un des premiers objecteurs de conscience à désigner publiquement la pandémie comme « l’opération Covid-19 », toujours sur Twitter.

Je sous-entendais donc que cette pandémie n’était pas d’origine naturelle et qu’il s’agissait d’une opération contrôlée, et donc organisée.

À cette époque, le mouvement de révolte populaire révolutionnaire « Gilets Jaunes » fait peser une menace réelle et critique sur les Gouvernements occidentaux à partir de la France depuis près de 18 mois.

Dans le même temps en Asie, le mouvement de révolte populaire révolutionnaire « Anti-Extradition Bill Protests » fait peser une menace réelle et critique sur le Gouvernement chinois, première vraie puissance mondiale, à partir de Hong Kong depuis près de 12 mois.

L’opportune opération Covid-19 a presque instantanément éteint les mouvements sociaux massifs inspirés et motivés qui émergeaient un peu partout sur la planète, en France, en Chine, aux États-Unis, au Canada, en Australie, au Japon, à Macao, à Taïwan, au Royaume-Uni, en Allemagne, aux Pays-Bas, au Danemark, en Belgique, en République tchèque, etc.

Combien de temps faudra-t-il aux gens pour voir et comprendre qu’il s’agit d’une guerre biologique « de classes » organisée contre le terrorisme populaire, qui menaçait le Système de l’élite mondialiste?

J’ai fais le lien, à vous de le faire maintenant.

L’expérience secrète Twitter.

En septembre 2011, j’ai décidé de microbloguer en 140 caractères.

Ceci correspondait à une envie d’exprimer des idées et des points de vue, de les exposer au public, mais aussi à mes possibilités pratiques. Je voulais écrire mais je n’avais pas de temps pour ça. Twitter apportait une solution à ma problématique.

Très vite, en quelques semaines, j’ai compris est cerné le potentiel politique réel de cet outil de communication instantanée, que je regardais du coin de l’œil depuis quelques années.

J’ai pu constater la puissance d’un outil d’influence inégalé. J’ai rapidement vu l’emprise psychologique de certaines personnalités, les leaders (d’opinion) et j’ai vu les réactions provoquées sur les suiveurs.

Le fonctionnement logique (simpliste) de Twitter m’a immédiatement beaucoup intrigué, je l’ai examiné en détail, j’ai compris l’algorithmie (notamment le fonctionnement chronologique des liens entre les comptes d’utilisateurs, les messages publiés, les « Like » et les « RT ») et j’ai eu une incroyable idée.

Je me suis mis en tête de suivre « intelligemment » des comptes d’utilisateurs, toujours plus nombreux, et de regarder « intelligemment » ce qu’ils publient et ce qui se passe ensuite sur le réseau Twitter, notamment les interactions (très visibles ou peu visibles) et les évènements sur les comptes d’utilisateurs liés.

Twitter fournit directement et indirectement d’innombrables données pour peu qu’on sache les identifier, les exploiter et les interpréter. Je sais identifier, exploiter et interpréter ces données. J’ai donc construit en quelques années une technologie de supervision globale pour mon propre compte, en amateur, qui m’a permis de déterminer les tendances, les groupes d’utilisateurs en fonction de certaines idées précises, d’identifier les leaders, de les catégoriser, de savoir qui connait qui et qui influence qui, avec quelles idées, dans à peu près tous les domaines intellectuels.

En presque 10 ans, avec beaucoup d’automatisation, de robotique logicielle, d’intelligence artificielle, je suis parvenu à dessiner toutes les tendances, dans tous les domaines d’intérêts, et d’être en mesure de catégoriser n’importe quel compte d’utilisateur en fonction de ses connaissances, de ses idées et des liens logiques qui existent.

Je peux profiler en quelques secondes n’importe quel compte d’utilisateur, et donc profiler l’utilisateur, souvent anonyme, qui se cache derrière.

Évidemment, l’utilisation d’un système perfectionné d’analyse syntaxique est l’une des clés mais j’ai poussé le vice jusqu’à internationaliser l’outil en analysant d’autres langues que le français, comme l’anglais bien sûr mais aussi l’arabe et le russe.

J’ai secrètement et opportunément accumulé des quantités de données disponibles dans le domaine public, toutes de sources ouvertes. L’interprétation de ces données m’a appris énormément sur la sociologie et sur les logiques communautaires, sur les idées qui se dégagent et sur leur force.

Pendant de nombreuses années j’ai pu tester des idées très fortes et très pointues sur Twitter, en explorant la sociologie humaine, et constater les réactions et les interactions. J’ai été l’un des leaders d’opinion les plus controversés sur Twitter, j’ai provoqué de très nombreux débats sur de très nombreux sujets, généralement très sensibles.

Pour ce qui concerne la France, je pense avoir globalement identifié tous les thèmes centraux, les zones de crispation, les limites, les problématiques communautaires, leurs acteurs, leurs leaders. Les amis et les ennemis de chaque groupe.

J’estime que rien ne m’a échappé.

Je n’aime pas du tout ce que j’ai découvert, j’ai toutes les informations nécessaires pour me faire une idée très précise des problématiques qui concernent la France, des résistances, des limites, des anomalies, des injustices et de la façon dont les choses évoluent, en temps réel.

Les réseaux d’influences, les groupuscules, les corporations, les lobbies, les communautés, notamment en matière politique, puisque c’est le plus intéressant, et puisque tout est politique, n’ont plus vraiment de secrets pour moi.

Je suis inquiet car j’ai pu observer que l’évolution de la législation sur la liberté d’expression en France est très dangereuse, sous la pression de certaines petites communautés très bien identifiées, très puissantes.

J’ai cessé l’expérience secrète Twitter sous la forme que je lui avais donnée le 4 septembre 2020, très exactement 9 ans plus tard.

Précisément le jour du 150ème anniversaire de la République.

2014, l’année de tous les dangers, et de toutes les audaces?

Les français, qu’il s’agisse de particuliers ou d’entreprises, subissent une pression fiscale inédite, accentuée depuis 2012 (+10% en 2012 après +6,6% en 2011 pour les ménages). Les prélèvements obligatoires (d’une manière générale toutes les taxes ou toutes les charges non fiscales) viennent accroître considérablement les difficultés. C’est le cumul des différents prélèvements, qu’ils soient directs ou indirects, qui représente la véritable charge sur les individus et sur les entreprises.

Les analyses sérieuses (très rarement publiées, très compliquées à démontrer et même à expliquer sauf entre économistes convaincus) qui tentent d’être exhaustives dans la prise en compte de toutes les charges directes et indirectes, démontrent qu’il n’est pas déraisonnable de considérer qu’une entreprise qui dépense 100 euros pour un salarié lui laissera au final moins de 20 euros une fois qu’on aura soustrait les prélèvements sociaux, les impôts directs, les impôts indirects, la TVA, et les innombrables autres charges obligatoires. La taxe Hollande à 75%, absurde et contre-productive pour des raisons que je ne vais même plus évoquer, devient alors toute relative.

Les prélèvements opérés par les institutions sur les revenus des personnes physiques ou morales plongent le système social et économique dans une spirale infernale, que les politiques ont généralement beaucoup de peine à appréhender, comprendre ou même conceptualiser.

Quand les revenus n’augmentent pas plus vite que les prélèvements, les dépenses se font mécaniquement au profit des charges obligatoires, la consommation baisse, produisant ainsi moins de revenus, ces derniers auront naturellement tendance à baisser, augmentant encore les charges et donc les prélèvements, qui eux continueront alors d’augmenter pendant que les revenus continueront à baisser, entraînant la consommation mécaniquement à la baisse également, etc, etc.

Généralement, cet équilibre instable craque très lentement dans la mesure où depuis une trentaine d’années les efforts, toujours en augmentation, imposés aux contribuables sont soigneusement lissés, dilués, il s’agit alors d’une très lente souffrance, qui passe presque pour indolore, ne provoquant pas de brusques crises, ou quelques rares conflits sociaux très bien contrôlés.

Les gens ont ce sentiment de payer davantage, de recevoir moins en échange, mais personne ne sait clairement identifier l’origine du mal, et le temps passe.

Certes l’euro est passé par là entre temps, et il est désormais incontestable que les prix ont augmenté plus vite encore depuis son introduction.

Quand des dizaines et des dizaines de taxes, de prélèvements, de charges directes ou indirectes augmentent de quelques dixièmes en pourcentage, régulièrement, mais jamais au même moment, personne ne peut suivre objectivement les hausses, ni les appréhender dans leur globalité ou dans le temps, et ce n’est toujours qu’après des années d’analyses et une bonne rétrospective qu’on réalise que « les charges sont passées de tel montant à tel autre montant en l’espace de 10 ans, en augmentant de 30% au passage, et on n’a rien vu venir », mais c’est trop tard…

Cette fois, c’est un peu différent, l’augmentation des prélèvements sur quelques années à partir de maintenant est telle qu’on ne peut pas imaginer que cela se fasse sans dommages vraiment visibles.

Certains pensaient qu’on allait en rester là ? Sûrement pas. La marge de manoeuvre en France est encore très importante, le niveau de vie est tellement élevé dans le pays qu’on est probablement pas prêt d’avoir touché le fond. C’est d’ailleurs l’une des principales raisons, trompeuse selon moi, qui fait qu’en France on a le sentiment d’être moins affecté par les crises que nos pays voisins, eux partant de moins haut que nous. Rassurez-vous, au sol, in fine tout le monde est au même niveau.

L’année 2013 n’est encore rien par rapport à ce qui attend les français en 2014.

L’effroyable impact lié à la refiscalisation des heures supplémentaires se fera dans la douleur. Les millions de salariés qui ont, à raison, profité du dispositif Sarkozy sur les heures supplémentaires (probablement l’une des meilleures mesures en France ces dernières années, objectivement) et qui ont, toujours à raison, continué à travailler plus pour tenter de gagner plus, vont déguster. La hausse de l’impôt sur les revenus va leur exploser à la figure. L’augmentation sera déjà un peu ressentie dès 2013, puis c’est le plein tarif à partir de 2014.

Les hausses d’impôts validées entre 2011 et 2013 seront vraiment ressenties à partir de 2014.

Gardons également à l’esprit la hausse de TVA qui passe à 20% début janvier 2014 sur l’immense majorité des produits et services, à 10% dans la restauration (et qui baissera, certes à 5% au lieu de 5,5% sur quelques produits de consommation) ayant un impact direct et immédiat sur le pouvoir d’achat des particuliers, et la trésorerie des entreprises (qui avancent cette TVA avant de la récupérer bien plus tard). Ces hausses de TVA vont s’accompagner de hausses opportunistes ou mécaniques de la quasi totalité des prix des produits et services, et pire, plus les produits sont initialement à des prix bas, plus leurs prix augmenteront en pourcentage, par la simple règle d’arrondissement des prix et leur proportionnalité, puis surtout par les hausses en cascades des différents intermédiaires (une hausse de TVA de 19,6% à 20% ne résultera jamais à une « simple » hausse des prix de 2%, mais plus probablement à une hausse catastrophique qui se situera autour de 5%, car entre le prix d’achat du prestataire initial, et le prix de vente final, tous les intermédiaires auront été impacté par la hausse du prix de l’intermédiaire de niveau inférieur).

Tout cela, c’est sans compter sur les 10 milliards encore à trouver pour le seul bénéfice de l’État (et de sa dette financière bancaire) en 2014 et qui résulteront nécessairement, en partie au moins, à de nouvelles hausses de taxes et de prélèvements divers.

Soyons réalistes un instant, ne serait-ce que pour être un peu mieux préparés.

Ce qui attend le pays dans les mois et années à venir, c’est un niveau incroyable de défaillances d’entreprises, un niveau incroyable de dégradation de la trésorerie de celles qui resteront, un coût du travail toujours en hausse, des salaires qui baisseront inévitablement, et sensiblement, un nombre incroyable de gens qui vont s’appauvrir dans leur quotidien, une diminution incroyable des services rendus par les institutions, une baisse incroyable de la qualité générale des services rendus, un niveau incroyable de prélèvements obligatoires, une consommation intérieure qui va continuer à baisser, des exportations qui vont rester à un niveau faible, un nombre incroyable de malades à soutenir, et de nouveaux malades à prendre en compte, un taux de chômage insupportable, et un niveau de rémunération des inactifs terriblement insuffisant. Les rentrées fiscales vont baisser, les centaines de milliers de fonctionnaires français ne seront pas épargnés dans les difficultés.

Nos prochains dirigeants politiques vont devoir faire preuve d’une ingéniosité, d’une compétence, d’un self-contrôle et surtout d’une audace folle pour surmonter les crises qui s’accumulent les unes aux autres.

Les solutions objectives à envisager immédiatement sont nombreuses mais la plupart ne figurent pas aux programmes des deux partis politiques dominants.

Le « compartimentage hermétique des risques homogènes » est selon moi la piste à suivre pour limiter l’ampleur et la propagation des difficultés. Cette technique consisterait à identifier tous les risques de même nature, puis de les contraindre provisoirement à leur niveau actuel en permettant ainsi la reconstruction de leur capacité intrinsèque à s’équilibrer. Le lien entre chaque compartiment nécessiterait alors d’être régulé et contrôlé, afin de garantir l’équilibre de l’ensemble.

Au risque de choquer, le protectionnisme est une forme de compartimentage hermétique, la séparation des banques d’affaires et de détail est aussi une forme de compartimentage hermétique, et plein d’autres risques politiquement incorrects pourraient également faire l’objet de compartimentages, comme le contrôle et la régulation des monnaies nationales, le contrôle des énergies stratégiques, le contrôle des matières premières, les flux internationaux, etc.

En réalité, tout est question d’objectifs stratégiques.

En dernier ressort, veut-on sauvegarder l’État ? Ou veut-on sauvegarder la condition des citoyens ? C’est une évidence que l’ultime contrainte d’un gouvernement réside dans la sauvegarde des intérêts de l’État, c’est ainsi. Tout l’enjeu étant de faire croire (ou voir) le contraire. Et comme toujours, l’intérêt des uns fait le malheur des autres. L’Europe n’arrange rien, et pèse.

En attendant la mise en oeuvre de mesures tellement compliquées, tellement douloureuses, ne devrait-on pas commencer par remettre dans les entreprises qui n’espèrent que cela, tous ces millions de chômeurs, en imaginant un dispositif gagnant-gagnant ? Un dispositif provisoire, face à une crise dont on ne voit pas la fin.

La société civile supporte déjà le coût de ce chômage de masse, qu’est-ce qu’il en coûterait donc de plus ?

La France a immédiatement besoin de renforcer la seule entité légale qui produit de la richesse, l’entreprise, et au passage, on aurait intérêt à remonter un peu (beaucoup en réalité) l’estime des seuls qui font les entreprises, les entrepreneurs, appelés aussi « les patrons », vous savez, ceux-qui prennent la majorité des risques.

Réfléchissons. Prenez cet exemple. Un cadre au chômage, qui pourrait animer une petite équipe dans une petite entreprise et probablement dynamiser une activité en berne, est-ce qu’il est heureux chez lui à perdre son temps à chercher un travail qu’il ne trouvera pas, craindre pour son avenir, être payé 60% de son revenu optimal, ou est-ce qu’il ne serait pas mieux dans l’entreprise, qui abonderait son revenu des 40% manquant pendant une durée d’amorçage de quelques années, permettant au passage l’emploi de ses autres collaborateurs, peut-être aussi chômeurs, que l’entreprise abondera également, pour constituer cette petite équipe, qui va dynamiser l’activité, reconstruire du pouvoir d’achat, et relancer la machine…

Souvent, les idées qui marchent le mieux sont les plus simples, les plus logiques, les plus légitimes et les plus évidentes.

Laissez-nous embaucher les chômeurs!

La situation ne peut plus durer. Les entreprises sont à l’agonie, mais à force de l’entendre, de le lire ou de l’écrire, cela ne veut plus rien dire. Les pouvoirs publics ne prennent pas la pleine mesure des difficultés présentes et à venir.

Tout le monde est à peu près d’accord pour dire que le problème central des entreprises est à la fois le coût du travail qui est beaucoup trop élevé pour assurer la compétitivité, et le manque de flexibilité qui empêche l’adaptation des ressources humaines à la hausse ou à la baisse dans les entreprises (en clair, pouvoir librement embaucher quand ça va bien, mais aussi désembaucher quand ça va moins bien).

La réponse politique de la droite c’était la « TVA sociale » ou « TVA de la compétitivité », et la réponse de la gauche c’est la « création des emplois d’avenir pour les jeunes ».

Ces solutions, comme c’est arrivé trop souvent depuis 40 ans, ne répondront absolument pas aux problèmes, nous les professionnels de terrain, nous le savons. La TVA sociale est un mécanisme compliqué, très lourd et coûteux à implémenter, que personne ne comprendra jamais et qui ne va pratiquement rien changer dans la vie des PME. Le concept des emplois d’avenir (recyclage des « emplois jeunes ») est un patch des socialistes, un grand classique récurrent de la gauche quand elle gouverne et qui est à des kilomètres des enjeux.

N’attendez aucune amélioration de la situation en Europe, et en France si les entreprises dans leur ensemble, l’unique force vive d’un pays, n’embrayent pas à l’unisson et avec une puissance nouvelle et des moyens réels afin de retrouver une dynamique offensive, innovante, productive et commerciale.

Les entreprises sont sclérosées, tétanisées par ces crises à répétition depuis 10 ans, sans visibilité et sans aucune confiance, elles ne peuvent pas atteindre de nouveaux marchés, elles sont diminuées, ralenties, à la traîne, elles souffrent et ne se sentent pas en mesure de se développer, incapables d’aller de l’avant, elles stagnent dans des niveaux bas de performances, avec des petites équipes fatiguées par une productivité réclamée toujours plus intense avec toujours moins de moyens, un peu plus fragilisées chaque jour qui passe.

En pratique, pour se développer dans les entreprises, il faut compléter ses équipes par de nouveaux éléments humains (des cadres capables de tenir des projets de développement, des concepteurs de produits ou services, si possible innovants, des collaborateurs commerciaux motivés pour conquérir les marchés, des collaborateurs en production pour fabriquer les produits et services qui auront été vendus, des collaborateurs administratifs pour superviser et contrôler l’ensemble de la chaîne, etc.).

Pour que ces développements soient viables localement dans un système économique ouvert et mondialisé dans une Europe qui ne contrôle rien, qui taxe tout, où tout est plus cher que partout ailleurs, il faut que les coûts soient les plus bas, l’équation est… impossible à résoudre.

Les entreprises françaises ont besoin de faire baisser le coût du travail de 25 à 50%, voilà la réalité impossible à entendre. Parlons froidement. Quand un employé « coûte » 3000 euros par mois à un patron de PME (salaire chargé), et que le salarié ne touchera que 1900 euros net imposable, l’objectif immédiat n’est pas que demain il lui « coûte » 2950 euros, mais plutôt 2000 euros, tout compris, sans pour autant que le salaire payé ne change. Voilà le besoin immédiat.

N’imaginez pas une seconde que les propositions politiques successives qui visent à faire baisser le coût du travail de 1, 2 ou 3% soient la réponse attendue. La vraie réalité des patrons de PME dépasse largement la fausse réalité des politiciens.

Soyons réalistes, à aucun moment il ne sera possible de faire baisser fortement le coût du travail en France de manière à provoquer « le coup de boost » nécessaire au redémarrage économique.

Pourtant, il existe une solution jamais explorée, jamais évoquée.

Depuis un certain temps j’essaie de faire passer mon idée d’un mécanisme que j’ai appelé « chômage transitionnel », mécanisme que j’ai modélisé et éprouvé dans de nombreux scénarios depuis plus de 5 ans, qui consiste en une audacieuse alternative à l’attentisme et que j’ai poussé auprès du feu gouvernement de droite, auprès du Medef, auprès de notre gouvernement actuel, mais je ne reçois aucun écho favorable auprès des dirigeants politiques.

Ce mécanisme reposerait sur une coordination intelligente et pratique entre les pouvoirs publics (Pole Emploi) et les PME.

L’idée consiste à permettre aux entreprises qui le souhaitent d’embaucher immédiatement un nombre illimité de chômeurs inscrits à Pôle Emploi, dans le cadre d’un contrat de travail « transitionnel » (sécurisé et à durée indéterminée) sans que ceux-ci ne perdent leurs droits, l’entreprise abonderait financièrement pour constituer un salaire cumulé (allocations chômage et abondement salarial) libre et négociable, « ouvert à la concurrence » (l’abondement sera libre, on peut imaginer que des négociations discrétionnaires seront possibles entre chômeurs et employeurs), le tout supervisé par un organisme dédié à ce dispositif afin de faciliter son déploiement.

En clair, une entreprise pourrait par exemple embaucher un agent commercial, actuellement au chômage depuis quelques mois, touchant 900 euros par mois auprès de Pôle Emploi pour encore 18 mois, en lui offrant un abondement salarial de 1000 euros par mois, et surtout un véritable emploi. Ce chômeur touchera donc 1900 euros par mois, bénéficiera d’un vrai travail, et d’un véritable statut protégé pendant une durée de 18 mois, au delà, l’entreprise reprend la pleine charge de son salarié, qu’elle gardera dans la majorité des cas. Miracle, l’entreprise aura lissé à la baisse son coût du travail global.

Je vois déjà les critiques fuser, et m’entendre dire « les entreprises et les patrons verront leur intérêt, licencieront les emplois les plus coûteux au profit des emplois transitionnels ». Oui, c’est peut-être vrai pour les grandes entreprises capitalistiques qui gèrent l’humain aussi bien qu’un singe est à l’aise avec un ordinateur, mais moi je ne parle que des PME, mon dispositif ne vise que les PME, et croyez-moi sur parole : les patrons de PME qui forment pendant 18 mois un collaborateur n’ont jamais l’idée de s’en séparer, au contraire ils le vivent comme une souffrance et un échec.

Absolument tout le monde sort gagnant d’un tel dispositif, pratique et simple à mettre en œuvre par quelques règles de contrôle et de bon sens contre les abus.

Plus les entreprises joueront le jeu, et elles seront nombreuses, plus on règlera le problème du chômage, du coût du travail, du dynamisme économique, du pouvoir d’achat, de la consommation, et plus on s’approchera d’une sortie de crise par le haut.

Le « réservoir de chômeurs », au lieu d’être un centre de coût, deviendra un centre de profit pour le pays et ses entreprises, une véritable niche de ressources humaines où les entreprises viendront recruter de futurs collaborateurs que leurs précédents employeurs auront licencié sans que personne ne trouve rien à y redire, tant la fluidité et la flexibilité seront au rendez-vous.

Le coût pour la collectivité publique restera au maximum le même qu’en temps normal, et mécaniquement va baisser fortement après la mise en place du dispositif. L’impact financier (l’effort du pays) sera donc au maximum neutre comparativement à avant.

L’assurance chômage n’aura plus à chercher à financer des millions de chômeurs sans avenir, mais beaucoup moins en attente d’un job transitionnel que les entreprises plébisciteront. Du coup, par ricochet, le coût du travail des employés non transitionnels pourra largement diminuer après un certain temps.

Le nombre de chômeurs sans emploi va drastiquement baisser en quelques mois.

Les entreprises rechercheront bien sûr des chômeurs jeunes à former pour le long terme, mais recruteront également des personnels d’encadrement, plus âgés, répondant ainsi à la double problématique des chômeurs jeunes et des chômeurs âgés. L’embauche des personnels non qualifiés sera également facilitée par un coût très réduit pour l’entreprise.

Le coût de réintégration, de mise à niveau et de formation des chômeurs va fondre comme neige au soleil, les fonds disponibles seront alors concentrés sur les chômeurs résiduels qui n’auront pas trouvé d’emploi transitionnel.

Cerise sur le gâteau, les banques, qui de toute façon ont abandonné les entreprises, n’ont pas besoin d’être mobilisées dans la mise en œuvre du mécanisme.

Bien sûr, partout on me dit que l’idée est vraiment étonnante de bon sens et de praticité, et de toute évidence répond à toutes les problématiques immédiates, et qu’il faut absolument parvenir à éduquer nos syndicats et nos politiciens afin de les convaincre et de parvenir à implémenter un tel dispositif salvateur.

Pour ma part, je constate que ces dirigeants publics, ces gouvernements qui ne cessent de pousser les entreprises à innover, ne se remettent jamais suffisamment en question en innovant eux-mêmes et ne répondent jamais aux enjeux d’actualité.

La crise est d’une ampleur telle que les réponses radicales à apporter ne peuvent qu’être insolites, audacieuses et innovantes, politiquement, économiquement et socialement.

J’espère que mon message, désormais davantage public, sera entendu, au nom des entrepreneurs, pour le bien de tous.

La France perdra encore plus d’un million d’emplois ces 5 prochaines années

Le ministre du Redressement Productif a une mission absolument capitale. Réanimer l’industrie française, réindustrialiser le pays et relancer la machine à fabriquer des emplois.

Si le challenge est de taille, Montebourg va très vite se confronter à des réalités bien plus insurmontables encore.

Absolument rien dans le pays ne pourrait permettre une telle relance même à moyen terme, une relance qui demande une dynamique politique et une énergie jamais dépensée, bien au delà de ce qui a pu exister après la seconde guerre mondiale.

La puissance destructrice des diverses crises que nous subissons en même temps (crise bancaire, crise des crédits, crise de l’endettement, crise sociale, crise des matières premières, crise énergétique), est telle qu’elle va continuer avec force d’amplifier le mouvement de décroissance (d’ailleurs paradoxalement tant rêvé par notre ministre), ajoutant toujours de nouveaux problèmes aux problèmes déjà existants, et cette décroissance non désirée sera effectivement subie avec ce que j’appelle une « tendre violence socio-économique », tant elle détruit lentement, petit à petit, mais elle finira par détruire l’essentiel.

La situation française peut se résumer au travers de quelques indicateurs très éloquents.

Les porteurs de projets sont rares dans la petite ou la grande industrie.

Les entrepreneurs industriels sont quasiment inexistants dans le pays.

Les investisseurs privés sont presque impossibles à convaincre.

Les banques ne prêtent plus un euro depuis bien longtemps maintenant, et les conditions d’accès au financement sont répulsives.

Les coûts de production au niveau local sont bien au delà du raisonnable, loin des réalités économiques internationales, incompressibles et ne laisseraient aucune chance à la pérennité d’une implantation au delà de 3 années.

Le marché du travail n’est pas assez flexible, les contraintes employeur bien trop grandes.

Surtout, les besoins sont comblés, et ça, c’est quelque chose qu’il faut bien intégrer à un moment, et qui est complètement occulté dans les discussions. Ce que je veux expliquer, c’est que la France n’est pas réellement dans une situation de « besoin industriel », les réseaux d’approvisionnements fonctionnent très bien dans tous les domaines, les flux de marchandises arrivent de tous les coins du monde, il n’y a quasiment rien qu’on ait besoin de faire fabriquer en France dans les années à venir, qui n’est pas déjà fabriqué ailleurs, moins cher.

Techniquement, en pratique, même si nous construisions des usines demain dans le cadre d’un plan de réindustrialisation séduisant et financièrement attractif, rien ne dit qu’on ne continuerait pas à importer massivement et moins cher, condamnant toutes ces PMI à leur triste sort, leurs investisseurs et salariés également.

Pour sortir fièrement et volontairement du trou que nous avons peu à peu creusé avec l’aide de nos éminents dirigeants ces 40 dernières années, les mesures à prendre seraient d’une incorrection politique totale, et surtout absolument incompatibles avec, soit les promesses du Président Hollande, soit la culture socialiste de nos actuels dirigeants.

Même Sarkozy n’est pas parvenu en cinq années à mettre en oeuvre un chouïa de ce qu’il convenait de faire, et certaines de ses rares excellentes mesures (comme l’exonération des heures supplémentaires par exemple) n’ont même pas survécu quatre années.

Libéralisation et flexibilité du marché du travail, par un retour aux 44 heures légales, sans obligation au delà de 35 heures, tout se faisant sur la base du volontariat.
Emploi des chômeurs dans les entreprises, pourquoi pas au coût de la collectivité dans un premier temps et dans le cadre d’un plan national de relance très courageux.
Travail le dimanche optionnel mais rendu possible légalement, l’employeur ne pouvant pas contraindre, chacun restant libre.
Exonération intégrale des charges de tous les employés âgés de moins de 26 ans, ou de plus de 52 ans.
Exonération des charges patronales sur tous les emplois à temps plein, créés dans les deux années à venir.
Création d’un « contrat unique d’embauche », simplifié, et à durée indéterminée par défaut.
Limiter le pouvoir de blocage par des syndicats sous-représentatifs, mais augmenter leur pouvoir de discussion social, intra-entreprise, la condition du salarié en France étant assurée par la législation du travail, le travailleur français profite déjà de ce qui se fait de mieux dans le monde, on en voit d’ailleurs à quel prix.

Même si toutes ces mesures étaient prises dans les trois prochains mois, cela ne suffirait pas à faire fléchir la tendance économique baissière du pays, il faudrait encore d’autres mesures nationales, plus larges.

Séparation de la banque « du grand public » et de la banque « des entreprises », afin de créer un réseau de banques destinées uniquement aux PME et entreprises, avec des spécialistes issus des métiers.
Création d’une banque nationale publique, très bien approvisionnée, destinée au financement des projets d’entreprises, concurrente assumée des banques privées.
Déploiement de cellules de médiations du crédit avec de véritables moyens légaux pour contraindre les banques à faire leur travail et rien que leur travail, à savoir prêter de l’argent pour le développement économique, à chaque fois que les projets présentent des contres garanties suffisantes et un potentiel indiscutable quel qu’il soit (potentiel social et économique).
Limitation drastique mais progressive de tout ce qui est importé actuellement, mais qui pourra être produit localement.

Et tout cela ne concerne que la France. Je n’ouvre même pas le sujet au plan européen.

Pour que la France cesse de perdre un peu moins de 20000 emplois par mois (en moyenne sur les dernières années), et alors que la crise socio-économique n’en est qu’à ses débuts et va s’étendre sur plus de dix années encore au moins, je ne vois aucune autre alternative que la mise en place groupée de toutes les mesures que je viens d’énumérer, et je me garde bien d’en évoquer d’autres encore plus audacieuses, les populations n’étant pas encore prêtes à les entendre.

Vous l’avez compris, à peu près rien de ce qu’il est nécessaire de mettre en oeuvre à mon sens ne sera fait, et donc la France continuera à s’enfoncer dans une spirale dont on ne voit pas la fin, emportée dans sa tourmente européenne, mais aussi mondiale, et perdra encore plus d’un million d’emplois dans les cinq années à venir, très lentement, tout tranquillement.

En signe d’espoir, anticipons qu’au moins, dans le même temps, on sera parvenu à construire des centaines de milliers d’emplois précaires, ce qui estompera les dommages sociaux, et limitera la casse.

L’Europe de demain sera la Chine d’hier

Je me souviens encore de ce cadre chinois, qui travaillait dans une entreprise très en forme, et qui me disait début octobre 2011 à Beijing, sur un ton bien affirmé, « Les chinois méritent de vivre comme les européens, la roue tourne, vous avez assez profité de la crédulité de la Chine ».

Cette phrase ironique mais fondée résume bien la situation dans laquelle nous sommes.

Ces dernières années, il y a quelque chose qui n’a pas échappé aux observateurs de la Chine.

L’Europe est en décroissance, économique et sociale.

Quand la Chine affiche des taux de croissance à deux chiffres, et que le peuple ne s’est jamais trouvé plus libre et plus heureux qu’aujourd’hui.

L’Europe est désindustrialisée, il faudrait des investissements immenses et une énergie folle pour réindustrialiser, et surtout du temps, beaucoup de temps.

La Chine est hyper-industrialisée, dispose d’une capacité d’investissement très forte. Le parc industriel est moderne, à la pointe des technologies, toujours renouvelé. On est toujours effaré de voir le nombre d’entreprises chinoises qui affichent fièrement leurs normes ISO difficilement acquises, comme pour dire au monde « regardez, ne dites pas que nos usines sont minables, regardez nos certifications ISO, pouvez-vous en faire autant chez vous? ».

Le peuple européen est assisté, usé par les déceptions de promesses non tenues, usé par l’écart grandissant entre les utopies d’une classe moyenne en déconfiture, et les rêves toujours plus inaccessibles.

Le peuple chinois est combattif, vif, adaptatif, autonome, polyvalent, mieux formé, mieux éduqué, tenu par une culture, des traditions et un patriotisme unifié, il part de zéro et chaque jour un peu plus voit ses espoirs se transformer en nouvelles réalités.

L’insécurité et la criminalité augmente en Europe, quand elles n’ont jamais été aussi basses en Chine.

C’est vrai, en Chine il y a des caméras de surveillance partout, il y a du flicage, mais qui est-ce que ça gêne à part les criminels ou ceux qui veulent le désordre?

Les infrastructures européennes sont vieillissantes, obsolètes, et leur maintenance est toujours plus difficiles et coûteuse.

Alors qu’en Chine, les infrastructures anciennes sont détruites, et de plus modernes sont reconstruites par dessus, à une vitesse folle. Des infrastructures plus démesurées, plus écologiques, plus respectueuses et répondant mieux aux attentes de la nouvelle Chine.

En Europe, chaque jour de plus en plus de gens s’appauvrissent et se précarisent.

En Chine, chaque minute de plus en plus de gens s’enrichissent et voient leur condition s’améliorer.

Nos écoles, nos universités, le système éducatif européen est en grand péril, la qualité n’est plus du tout au rendez-vous depuis longtemps, les jeunes sont sous-formés, sous-éduqués, sous-instruits, en France beaucoup d’entre eux ne savent pas écrire un français correct à leur âge adulte, et ne connaissent rien du monde.

En Chine, le système éducatif est incroyablement efficace, inutile d’en dire plus.

En Europe, on a pas pris la mesure de la puissance chinoise… et de la rancoeur des chinois vis à vis des pays qui les exploite.

En Chine, on est en train de comprendre ce que signifie être le pays le plus puissant du monde.

En Europe, nous parlons, parlons, parlons et parlons encore d’écologie et de protection de l’environnement.

En Chine, depuis longtemps il n’y a quasiment plus de deux roues à essence, tout est converti au silence des moteurs électriques, et des entreprises modernes fleurissent partout pour transformer votre véhicule à essence en véhicule hybride avec une technologie qui existe déjà, et qui va en s’améliorant. Beaucoup d’entreprises sont déjà éco-friendly, de manière effective.

En Europe, nous parions tout sur le nucléaire, avec l’immense risque que cela représente.

En Chine, on fait déjà depuis longtemps de l’électricité propre avec l’eau, la terre, le vent, la mer, le soleil, et très peu de nucléaire.

En Europe, nous continuons à dire et à croire que « la chine fabrique des copies de mauvaise qualité de ce que nous inventons et créons ».

Alors qu’en Chine, ils sourient car ils savent que leurs usines produisent la qualité qu’on leur demande, alors que pour leur marché national interne, la qualité est bien présente, souvent meilleure que ce qui existe chez nous. D’ailleurs ils savent aussi que depuis longtemps déjà, ils n’en sont plus à « dupliquer » ou « copier », mais ils inventent, ils imaginent, ils conçoivent, bien plus vite et souvent bien mieux désormais que nos ingénieurs européens.

Combien sont surpris de voir en Chine le niveau de qualité des produits qui existent sur le marché, alors qu’ils nous exportent une qualité inférieure.

Les temps changent.

Avant, en Europe on achetait les produits chinois quelques centimes, et on pouvait profiter de faire des marges confortables dans le dos des enfants qui travaillaient 14 heures par jour dans les usines enfoncées dans le pays entre deux rizières.

Désormais, les prix augmentent, et la qualité s’impose à nous, de moins en moins nous ne pourrons payer le prix chinois. Et de plus en plus ça sera difficile pour nous, car aucune autre alternative ne s’offrira rapidement à nous, sans d’incroyables souffrances.

Les usines sont gigantesques et tellement nombreuses, regroupées dans des « parcs industriels sécurisés » à thèmes technologiques, biotechnologiques, métallurgiques, pharmaceutiques, alimentaires, etc…

Si la Chine était ce qu’on dit qu’elle est, croyez-vous qu’on puisse y faire fabriquer intégralement l’Airbus A320 dans l’usine de Tianjin?

En Europe, la démocratie montre ses limites tous les jours, et les peuples, sensés diriger leur destin sont trompés, trahis, humiliés par des élites qu’ils n’ont même pas élu. Et on critique le communisme, on explique que c’est pire.

En Chine, on plaisante de la démocratie, on dit « regardez, venez voir si nous ne sommes pas un peuple libre qui vit en paix et en harmonie, demandez un visa et venez visiter la nouvelle Chine pour juger ». Bien sûr, les chinois reconnaissent qu’il y a 20 ans encore c’était très difficile, et qu’encore aujourd’hui la corruption existe, qu’il y a des dysfonctionnements, mais quand ils comparent leur politique paisible à ce qui se passe en Europe, ils s’en amusent. C’est bien pire chez vous, disent-ils.

La Chine a changé si vite en quelques années, que tout le monde est bluffé.

Je comprends la chance des chinois d’être dans un mouvement de croissance rapide et d’alignement sur le modèle de vie « à l’occidentale », mais ils sont 1,3 milliards et je sais aussi en mon âme et conscience que ce « booming » économique et social ne peut pas continuer longtemps. Quelque chose va forcément les arrêter net dans leur élan, car en pratique, d’ici quelques années à niveau de croissance constant, il faudrait plusieurs fois les capacités terrestres actuelles pour combler l’appétit chinois.

Nul ne sait comment réagiront les chinois devant le fait accompli. Ce peuple d’apparence pacifique, jamais agressif contre quiconque, immensément généreux, qui s’est laissé exploiter, qui prête son argent pour financer la croissance de ses clients, malgré lui, et qui va peut-être bientôt se retrouver face à la plus difficile des réalités.

Mon grand père disait qu’un jour, nous verrons des chinois traverser le Rhin et venir jusqu’à nos portes.

Mais il ne disait jamais pourquoi ou pour y faire quoi.

Banques contre États, la guerre économique nous rattrape dans l’économie réelle!

Je ne vais pas revenir sur la modification majeure intervenue en 1973 à propos du financement des investissements publics par les marchés, je ne vais pas non plus expliquer ce qu’est la finance occidentale historiquement depuis sa création, ne pas entrer dans les détails de la globalisation et ce qu’a été la libération du système financier international ni même parler de Bretton Woods. L’internet permet à chacun d’entre nous de se faire une idée assez juste de ce qui s’est joué, dans le dos des peuples, depuis le début de l’ère capitaliste.

Pour mieux comprendre ce qui suit, je recommande d’aller s’informer sur ce qu’est l’accord « Glass Steagall ». Là encore, votre surprise sera grande.

LES BANQUIERS TOUS PUISSANTS

Si on entend partout et depuis toujours que « les banquiers sont des voleurs », c’est qu’il doit y avoir un semblant de vérité quelque part, n’est-ce pas?

Je vais faire très simple volontairement.

Depuis très longtemps, et de façon exponentielle, les banques prêtent de l’argent. L’idée était même de faire en sorte qu’elles aient un rôle « social et économique » majeur : assurer le financement de l’investissement et du développement économique.

Ce rôle, noble, a été souhaité plutôt par « le politique » dans son « univers », mais « le financier » est dans son propre univers et le moins qu’on puisse dire c’est que les intérêts des uns ne sont pas ceux des autres.

Par la force des choses, le financier, prêteur, est toujours celui qui détermine le destin du demandeur, par l’acceptation ou non des financements et des crédits. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on estime que ce sont les banquiers qui dirigent le monde, et par extension qui se superposent aux pouvoirs politiques, eux-mêmes suspendus aux appréciations et desiderata des financiers (qui ne font pas de politique).

Au début, et dans le meilleur des mondes, tout va bien. Mais prêter de l’argent implique nécessairement de créer de l’endettement, donc du risque.

Bien entendu, il n’est pas question pour les créanciers de ne pas être remboursés.

Pour pouvoir faire plier leurs débiteurs en cas de défaillance de remboursement, les banques ont au moins trois armes redoutables.

La première arme, c’est la pression financière et psychologique induite, le débiteur, piégé par la dette, se voit acculé de nouveaux frais complémentaires augmentant son dû, au travers de relances constantes, d’agios et de frais divers. Le fait d’être « tenu » par son banquier en ayant l’impression de ne rien pouvoir faire génère un malaise psychologique plus ou moins important du type « tout puissant contre impuissant ».

La deuxième arme, c’est bien sûr le dispositif législatif confortable qui leur permet de saisir les biens et de mettre quiconque, personne physique ou morale, à terre très rapidement après l’avoir pillé et dépecé le débiteur et ses cautions éventuelles.

La troisième arme, c’est la fermeture pure et simple du robinet à liquidités. Pour un particulier, une entreprise ou une institution, la menace de ne plus pouvoir emprunter signifie bien souvent la fin de son histoire, avec banqueroute et faillite.

En réalité, il y a même une quatrième arme secrète, le fichage informatique automatisé, qui empêche quasiment toute tentative de rebond à l’avenir une fois que vous avez été identifié défaillant.

Si le débiteur est une personne physique, un individu, la ruine et la déchéance silencieuse est au bout du chemin, avec bien souvent un drame humain et un brusque retour à la réalité la plus dure.

Si le débiteur est une personne morale, une entreprise, éventuellement une administration, une autre banque, une collectivité publique ou même un État, la banqueroute est inéluctable (même si elle peut être artificiellement retardée un certain temps, ou atténuée) avec, en cascade, une multitude de situations dramatiques incalculables tant tout est lié dans le système actuel.

Les banquiers sont souvent perçus comme des gens très durs et sans cœur, ils ont des fonctionnements particuliers, se sentent intouchables et adoptent des attitudes et des comportements curieux, leur univers, assez hermétique, est très spécial.

D’une manière générale, les banquiers parviennent toujours à « avoir le dessus » sur leurs « clients débiteurs », rarement l’inverse. Ceci vient du fait qu’ils sont ceux qui tiennent les reines de la finance.

Au plus haut niveau de l’échelle, ils étaient convaincus, jusqu’à récemment encore, qu’à chaque crise économique, chaque fois que nécessaire, les États viendraient à leur secours quoi qu’il arrive.

DES OFFICINES DE L’OMBRE CONTRE LES INTÉRÊTS DES PEUPLES?

Si la spirale de l’endettement et l’assèchement des crédits forment un premier problème, il existe un autre sujet de grande inquiétude : la spéculation sur les marchés financiers.

Désormais, dans les mêmes institutions financières, devenues des organismes très complexes, vous y trouvez la banque de détail, la banque commerciale, la banque privée, la banque d’investissement et l’assurance.

Tout y est amalgamé au mépris du bon sens, si bien que l’argent difficilement gagné, déposé dans sa banque par un individu « en toute sécurité », est en réalité « joué » par des « traders » dans les places de marchés des officines bancaires qui ont pignon sur rue, pour parfois être perdu, sans que personne ne puisse rien y faire, et en totale contradiction (morale et technique) avec le fameux accord Glass Steagall qui prévoit la séparation de la banque commerciale et de la banque d’investissement.

Les gens qui travaillent dans le milieu bancaire subissent progressivement un « formatage » des esprits, mais il convient de nuancer en fonction de la position et du job dans l’organisation.

Entre votre conseiller bancaire, qui gère vos comptes, et les traders, les investisseurs dans les salles de marchés, les spéculateurs, et ceux qui créent les « produits dérivés », les « sous-jacents » et autres pépites financières comme les « warrants » ou les « turbos », il y a un gouffre!

Soyez sûr d’une chose, votre conseiller financier est inoffensif et ne sait quasiment rien de ce qui est réellement fait avec votre argent, son superviseur et son directeur d’agence presque autant, par contre, plus haut dans la hiérarchie, dans le cœur et la tête du système bancaire, il y a des individus très dangereux, qui sont des spéculateurs, et leurs dirigeants.

Pour la plupart, ils n’ont plus aucune morale ni aucune humanité, aucune conscience profonde des réalités, ni sociales, ni économiques, ne sont ni intéressés par la politique qu’ils regardent de haut, ni par le devenir des peuples globalement, ils manipulent des sommes d’argent absolument énormes, sont eux-mêmes payés des fortunes pour leurs « performances ». Ces gens sont centrés sur eux-mêmes, et ne s’intéressent qu’à leurs avantages. Le tout, à court terme.

Le principal reproche qu’on peut leur faire est qu’ils jouent avec l’argent des gens et des entreprises, qu’ils jouent à faire descendre et monter les cours des matières premières, qu’ils instaurent un « climat d’instabilité » et de « volatilité » si bien qu’il n’est plus possible d’avoir une vision sereine et de long terme.

Ces gens là ne sont pas très nombreux, ils ne représentent qu’un petit pourcentage du milieu bancaire, on ne sait pas très bien combien, ni qui ils sont, ni où ils sont, mais ils sont là, et ils tiennent entre les mains un pouvoir absolument considérable, aujourd’hui largement au delà de n’importe quelle puissance politique.

Le pouvoir de mettre au tapis toute l’organisation de la civilisation humaine moderne, dans un vaste chaos désorganisé, car ils ne maîtrisent absolument rien de ce qu’ils font!

QUELLE EST LA NATURE VÉRITABLE DE LA CRISE ÉCONOMIQUE GLOBALE?

C’est assez simple.

Nous (toutes les « entités » de notre système occidental, depuis l’individu jusqu’à l’État en passant par les milliers de structures intermédiaires) vivons à crédit, au dessus de nos moyens, nous avons emprunté des milliards de milliards depuis des dizaines d’années pour maintenir notre leadership de modèle civilisationnel.

Le souci est que nous avons emprunté à des organismes financiers privés, surtout depuis 40 ans. Avec intérêts.

Ces organismes, il faut les rembourser. Avec les intérêts cumulés.

Et comme nous ne parvenons jamais à rembourser ce que nous devons, puisque nous nous développons constamment et très vite, avons toujours de nouveaux besoins qu’il faut toujours financer à crédit, il faut toujours emprunter davantage chaque année, pour arriver au point de devoir emprunter de l’argent afin de rembourser les intérêts de nos précédents emprunts.

Et même en pratiquant ainsi, ça n’est jamais suffisant.

Situation totalement absurde, mais pourtant vérifiée dans tout le système occidental, les USA et l’Europe en première ligne, au grand damne des économistes silencieux (et tellement courageux!) qui crient au feu.

Hélas, pour d’innombrables raisons qui nous échappent ou pas, notre magnifique modèle sociétal ne produit jamais assez de richesses pour faire face à ses obligations financières et à ses échéances.

Du coup, les organismes financiers maintiennent une pression forte sur leurs débiteurs, en usant de leurs armes favorites.

Les débiteurs négocient des prorogations de délai de remboursement, ce qui n’annule pas leur dette, mais au contraire l’augmente dans la durée (effet d’atténuation temporaire par « lissage »).

L’engorgement, l’étranglement est inévitable à un moment.

Avant la crise, en cas de défaillance, les créanciers s’attaquaient comme ils pouvaient aux « plus petits » et cela n’était pas très visible, du coup, de manière latente, le système financier dégénérait tranquillement vers « le seuil de non retournement ».

Au début de la première séquence de la crise entre 2007 et 2009, la dégradation du système financier est soudainement visible du fait d’une défaillance majeure de plusieurs énormes sociétés (Lehman Brothers, AIG, etc.) faisant risquer un premier effondrement systémique, et les États ont été contraints de renflouer les banques par l’abondement massif d’argent public (impensable, pourtant c’est bien ce qui se passe depuis le fameux plan « Paulson »).

Mais à un moment, c’est l’État lui même qui ne peut plus faire face, ses ressources ne permettant plus de payer ses dettes aux échéances prévues, ni de pouvoir renflouer les malheureux banquiers.

Du coup, il y a un sérieux problème, puisque les banques ne financeront plus rien, tant qu’elles n’auront pas la garantie d’être protégées à tout prix, et il n’y a aucune solution de remplacement pour les États, sauf à renoncer au capitalisme, au libéralisme, et à la globalisation.

Nous sommes arrivés à ce moment précis, où les banques ne reculeront pas, et où, tout en haut de l’échelle, les États ne pourront plus payer.

Ce n’est pas un combat politique. Les politiques sont dépassés et finissent par n’avoir plus aucune influence sur les marchés financiers.

Ce n’est pas une guerre criminelle et meurtrière. Les banques n’ont pas d’armées, ni de matériel militaire, et il n’y a pas de combats ni victimes directes. Les États ne vont pas se défendre en attaquant militairement les institutions bancaires.

C’est une « guerre dématérialisée », une véritable guerre économique contre laquelle on n’a pas de moyen de défense évident, sauf à renoncer à tout ce qui a été mis en place.

Une guerre « qui se fait virtuellement entre protagonistes de nature différente », mais dont les victimes sont pourtant bien dans le monde réel, et qui va produire beaucoup de drames individuels mais aussi collectifs, visibles.

Une guerre qui se déroule d’abord sur les marchés financiers, dans les bourses du monde entier, où les cours des valeurs et les « notes de solvabilité » des institutions sont « attaqués » à la moindre rumeur, à toute vitesse, de n’importe où et par n’importe qui.

Cette situation est assez inédite, puisque selon moi, contrairement à ce qui est indiqué par les gouvernements, ce n’est pas la pire crise que nous connaissons depuis 1930, mais plutôt la pire crise depuis le XVème siècle.

Autrement dit, absolument personne ne peut anticiper ce qui va se produire, on peut juste pressentir que cela sera terrible en terme de chaos socio-économique pendant plusieurs années.

QUI SONT LES ENNEMIS DES ÉTATS?

D’abord, je rappelle que les États, c’est nous. Le peuple.

Oui, c’est bien toujours le peuple qui dirige chez nous, et pour simplifier les processus démocratiques, nous votons pour des hommes et des femmes politiques sensés nous représenter et prendre les décisions que nous voulons, à notre place.

Si on attaque l’État, on attaque le peuple.

Je rappelle également que l’argent des États, c’est le nôtre, au travers des taxes et des impôts. Nos politiciens, qui dirigent nos États pour notre compte, gèrent notre argent.

Et pour finir, bien entendu l’argent qui sert à rembourser les dettes que nous avons contractées auprès des banques internationales, c’est encore notre argent.

Ces dettes sont donc les nôtres, mais est-ce vraiment ce que nous voulions? Pas sûr.

Nos créanciers sont des banques, mais pas l’agence bancaire au coin de votre rue. Non, je parle des sièges financiers, des grandes banques internationales, des institutions majeures, des banques tout en haut d’un système pyramidal, situées dans les capitales financières mondiales, notamment à New York, à Londres, au Luxembourg, et ailleurs…

Dans ces banques, nos ennemis sont les spéculateurs, des individus complètement en dehors des réalités, ils jouent avec l’argent des peuples en misant à la hausse mais aussi à la baisse sur la valeur des entreprises qui font travailler les gens, au risque de fragiliser davantage. Il n’y a aucune humanité ni aucune morale, la seule règle c’est « faire du pognon ». Ces gens sont tellement dans un autre monde, coupés des réalités sociales et économiques, qu’ils ne mesurent plus du tout l’impact de leurs décisions dans le temps.

Et comme si ça ne suffisait pas, tous ces spéculateurs utilisent trois techniques légales sans aucune gêne : la « vente à découvert », l’effet « levier » et les « ordres robotisés ».

La « vente à découvert » permet de miser à la baisse sur une valeur, si on considère que telle ou telle valeur d’actif ou telle action « a une chance » de baisser, alors on se renforce dessus à la baisse, on spécule sur le fait qu’elle va baisser, concrètement si une entreprise, une banque ou un État est fragile, même sur la base d’une rumeur, on peut gagner de l’argent, beaucoup d’argent en fragilisant d’avantage, en toute légalité, simplement en vendant d’abord au cours du marché (on vend ce qu’on ne possède pas), puis en rachetant sa position plus tard, quand le cours sera encore plus bas, au passage on prend sa marge car on aura acheté plus tard moins cher ce qu’on aura vendu plus tôt plus cher, invraisemblable dans le monde réel, mais légal et courant sur les marchés financiers.

Le « levier » permet de miser des centaines de fois plus d’argent qu’on dispose vraiment, en prenant des risques considérables (l’affaire Kerviel est un bon exemple, mais ne croyez pas que cela leur a servi de leçon). Ce phénomène est très parlant avec un exemple concret. Si une valeur est à 10 euros à l’instant T, et que vous disposez d’une liquidité de 10 euros pour investir, vous utilisez un levier 400 (les leviers forts sont réservés aux meilleurs traders), vous achetez donc légalement 400 actions à 10 euros, donc pour 4000 euros (vous dépensez donc 3990 euros que vous ne possédez pas, allez savoir par quel miracle, mais tout est prévu), et si l’action passe à 10,1 euros l’instant T+1, vous revendez vos 400 actions à 10,1 euros, et vous empochez 4040 euros, soit 40 euros de marge, alors que vous n’aviez que 10 euros, vous voilà avec 50 euros de liquidités et vous avez remboursé les 3990 euros « empruntés ». Vous répétez cela autant de fois que vous le pouvez, vous ne gagnez bien sûr pas à tous les coups, mais « en moyennant », parfois on s’en sort bien. Le drame arrive bien sûr lorsque les cours baissent, que vous êtes très exposé par un gros levier, et là vous perdez des sommes que vous ne pouvez pas rembourser (Kerviel, cas d’école).

Les « ordres robotisés » en rafales automatiques, ce sont des programmes informatiques, des algorithmes, créés par les spéculateurs ingénieux et privilégiés, qui vont envoyer des millions d’ordres d’achats et de vente espacés de quelques millisecondes, pour profiter d’écarts de cours minimes sur les valeurs (parfois avec une différence à 3 ou 4 chiffres après la virgule). Quand vous envoyez des millions d’ordres sur des millions d’euros qui ne génèrent des marges que de quelques centaines d’euros à chaque fois, à la fin de la journée, vous avez généré un bénéfice absolument énorme, et tout ceci est hors de contrôle. On estime que sur le NYSE à New York, des milliards d’opérations robotisées sont réalisées chaque jour, représentant la majorité des opérations en réalité.

Franchement, à quoi cela rime-t-il de miser en bourse par des allers-retours sur les actions qui se font parfois en « intraday » sur la même journée (activité de trader qui consiste à acheter et vendre une action plusieurs fois dans la même journée pour saisir les opportunités qui se présentent dans la même journée)? C’est bien loin de ce qu’on attendait des bourses, historiquement.

QUELLES SONT LES MESURES D’URGENCE À ENVISAGER POUR SE DÉFENDRE?

Puisque nous sommes déjà en guerre, aujourd’hui il n’est plus vraiment question de négocier, et puis d’ailleurs qui devrait négocier avec qui dans ce vaste système complexe désorganisé?

Les peuples (s’ils étaient forts et courageux), par l’utopique voie républicaine et politique, pourraient donc déclarer officiellement (par la voix de leurs représentants) la guerre à la spéculation financière, et la combattre.

Pour bien faire les choses, il faudrait pouvoir éliminer purement et simplement toute entité en capacité d’investir sur les marchés pour spéculer. En clair, il faudrait interdire la spéculation (à unique but lucratif), pour n’autoriser que l’investissement (profitant à l’intérêt général).

Les marchés financiers ne devraient définitivement plus être comparés à des casinos géants totalement légaux. Le mot « miser » (ou l’expression « jouer en bourse ») devrait être banni pour être remplacé par « investir ».

Dans toutes les banques du monde, il faudrait supprimer les officines plus ou moins discrètes (et secrètes) qui construisent des « produits financiers opaques et complexes » commercialisés à des gens qui n’y comprennent rien, il faut supprimer les « produits dérivés ».

Bien entendu, il faudrait également interdire la spéculation sur les matières premières, et d’une manière générale interdire toute spéculation sur ce qui va à l’encontre de l’intérêt général (alimentation, produits de nécessité, santé, eau, pétrole, électricité, métaux, etc.).

Il faudrait par ailleurs interdire la vente à découvert, l’effet de levier et bannir les ordres robotisés automatiques.

En gros, pour bien faire il faudrait revenir en arrière de plusieurs dizaines d’années, en urgence.

La sérénité, l’apaisement et la stabilité devrait être l’objectif, plutôt que l’affolement et la fluctuation « en temps réel ». Tout va trop vite, le rythme des choses devrait se « désaccélérer » (décroissance, puis déglobalisation). Le système ne doit pas avoir le dessus sur nous, mais au contraire, nous devrions garder toujours le dessus sur le système, et les technologies devraient être repensées pour nous y aider, plutôt que de nous contraindre.

Bien entendu, il est impératif que le politique reprenne le contrôle sur le financier, même s’il fallait nationaliser la plupart des institutions financières.

La solution ultime consistera bien entendu à ne plus autoriser le moindre paradis financier, et donc fiscal, partout sur la planète.

La sauvegarde de notre monde moderne vaut bien quelques dizaines de milliers d’emplois perdus dans la haute finance?

Hélas pour eux, je crains que les banquiers aient bientôt à devoir raser les murs, et se faire plus discrets.