L’essence à plus de 2 euros le litre peut-être pour bientôt!

Nous observons depuis quelques mois un mouvement spéculatif autour du prix du baril de pétrole.

Certains évoquent une bulle qui va se dégonfler, d’autres, plus nombreux estiment qu’on s’installe dans une tendance lourde, haussière et de long terme. Dans tous les cas, le consensus est à un baril plutôt cher, au delà de 120$ à moyen terme.

Dans le même temps, la parité euro dollar actuellement très défavorable va finir par se dénouer au profit d’une hausse rééquilibrante du dollar face à l’euro d’ici quelques mois, ce qui va avoir un effet de levier dévastateur sur le prix du brut, payé en dollar en zone euro.

Dans l’hypothèse d’un baril cher, en pratique plus le dollar va se réévaluer face à l’euro, plus le prix payé par les européens sera élevé. L’argumentation qui consiste à dire que la zone euro protège durablement est totalement imaginaire et illusoire, c’est simplement un concours de circonstance très temporaire et fragile.

Par exemple, un baril installé à 150$ dans un marché où le dollar vaudrait 1,20 ou 1,30 euros, aurait pour effet de mettre le prix du sans plomb 95 autour de 2 euros, en quelques mois seulement.

Le paradoxe infernal, c’est que la Banque Centrale Européenne, et beaucoup de dirigeants européens travaillent fortement avec les américains pour ramener une parité euro dollar acceptable (c’est à dire nettement plus attractive et équilibrée qu’aujourd’hui), tout en affirmant qu’ils travaillent aussi pour que le pétrole baisse de prix.

Cette équation est irrésolvable. Dans un sens comme dans l’autre, les drames sont inévitables, économiques et sociaux. Selon moi, ce n’est qu’un début.

Plusieurs solutions existent, toutes très difficiles à mettre en œuvre et elles ne le seront probablement jamais. On évoque par exemple la suppression pure et simple de la cotation du baril des marchés financiers, des pressions sur les pays producteurs, y compris des pressions qui se feraient menaçantes et unilatérales ou encore la diminution des taxes gouvernementales.

Les états européens ne sont pas favorables à un plafonnement des taxes gouvernementales sur le prix de l’essence, et de toute manière leur inertie sera très forte avant que des mesures soient mises en œuvre. Probablement que les gouvernements seront contraints par les peuples à intervenir, ce qui veut dire une forme de révolte de grande ampleur.

Par ailleurs, aucune étude sérieuse ne se hasarde à évaluer l’inflation générale dans le cas où le pétrole reste cher. Le phénomène de stagflation, qui n’est pas retenu par Christine Lagarde la Ministre de l’Économie, reste donc hélas le scénario le plus probable, auquel nous sommes donc le moins préparés, y compris au plus haut niveau.